Lettre Ulysses Award for the art of reportage


Shortlist | French | 2006

Second Press Release 2006 (French)

Berlin, 13 septembre 2006

Prix international
Lettre Ulysses Award for the Art of Reportage

Les sept finalistes de l’édition 2006 viennent d’être désignés

Les dix membres du jury du prix international Lettre Ulysses Award for the Art of Reportage, qui récompense les meilleurs ouvrages de reportage littéraire parus dans le monde en décernant chaque année trois prix d’une valeur totale de 100 000 dollars US, viennent de désigner les sept finalistes de l’édition 2006.

Les auteurs retenus, de six nationalités différentes, autrichienne, britannique, colombienne, chinoise, française et népalaise, sont:

Karl-Markus Gauss, Autriche, pour Die Hundeesser von Svinia, Paul Zsolnay Verlag, Vienne, 2004 [Mangeurs de chien, voyage chez les Tziganes de Slovaquie, publié en France en 2006 par l’Esprit des Péninsules]

Linda Grant, Royaume Uni, pour The People on the Street. A Writer’s View of Israel, Virago Press, Londres, 2006

Juanita León, Colombie, pour País de Plomo. Crónicas de Guerra, Aguilar, 2005

Li Datong, Chine, pour The Story of "Freezing Point", Guangxi Normal University Press, 2005

Erik Orsenna, France, pour Voyage aux Pays du Coton. Petit Précis de Mondialisation, Fayard, Paris, 2006

Manjushree Thapa, Népal, pour Forget Kathmandu: An Elegy for Democracy, Penguin Viking India, New Delhi, 2005

Zhou Qing, Chine, pour "What Kind of God". A Survey on the Current Safety of China’s Food, Reportage Literature, 09/2004

Les textes des sept finalistes font l’objet d’une traduction intégrale en anglais et c’est parmi eux que seront choisis les trois lauréats distingués par le prix.


Désignation des troi lauréats du prix 2006 et cérémonie de remise des prix
Le samedi 30 septembre, veille de l’ouverture de la Foire du Livre de Francfort, le jury désignera les lauréats qui recevront les trois premiers prix, dotés respectivement de 50 000, 30 000 et 20 000 dollars US. Les quatre autres finalistes recevront des bourses destinées à financer des séjours de travail à Berlin. La remise des prix aura lieu au TIPI Zelt de Berlin à 19 h, en présence du jury, des finalistes et de personnalités issues du monde de la littérature, des médias ainsi que de représentants du monde politique, diplomatique et économique.

Jury et méthodes de travail
Le jury du prix, polyglotte, est exclusivement composé d’écrivains reconnus à la compétence confirmée. Ses membres sont libres de présenter à la sélection des textes de toutes les langues. Leurs choix sont justifiés par écrit et accompagnés d’extraits significatifs des œuvres recommandées. Sa langue de travail est l’anglais.

Membres du Jury de 2006
* Andrei Bitov (Russie): écrivain
* Urvashi Butalia (Inde): historienne, écrivain, reporter, éditrice
* Gamal al Ghitany (Égypte): romancier, essayiste, journaliste
* Nedim Gürsel (Turquie): romancier, essayiste, journaliste
* Isabel Hilton (Royaume Uni): reporter, écrivain, journaliste
* Anne Nivat (France): reporter, écrivain, journaliste
* Sergio Ramírez (Nicaragua): reporter, écrivain, journaliste
* Pedro Rosa Mendes (Portugal): reporter, écrivain, journaliste
* Ilija Trojanow (Allemagne): reporter, écrivain, journaliste
* Yang Lian (Chine): poète, essayiste

Qu`est ce que le Lettre Ulysses Award for the Art of Reportage?
Seul prix international qui récompense à l’échelle mondiale des ouvrages et textes appartenant au genre du reportage littéraire, le prix Lettre Ulysses Award for the Art of Reportage a été crée en 2003 par la revue culturelle Lettre International, Berlin, avec le soutien financier de Aventis Foundation et en partenariat avec le Goethe Institut. Son objectif est d’attirer l’attention internationale sur les meilleurs ouvrages de reportage littéraire parus dans les deux années précédentes et d’apporter à leurs auteurs un soutien fort, moral et financier.

Lors de sa création, en 2003, le premier prix avait été attribué à Anna Politkovskaïa pour son livre Tchétchénie, le déshonneur russe dont la publication originelle avait eu lieu en langue française, chez Buchet Chastel. En 2004 ont été couronnés les journalistes Chen Guidi et Wu Chuntao pour leur livre A Survey of Chinese Peasants (People’s Literature Publication Company). En 2005 la lauréate a été la britannique Alexandra Fuller pour son livre Scribbling the Cat. Travels with an African Soldier (paru en France en 2005 sous le titre L’Afrique au coeur: carnet de route aux Editions des Deux Terres).

Contact

Foundation Lettre International Award
Frank Berberich, Esther Gallodoro
Elisabethhof Portal 3 b, Erkelenzdamm 59/61, D - 10999 Berlin
Tél. : +49 (0) 30 - 30 87 04 -52/ -61, fax : +49 (0) 30 - 283 31 28,
E-mail : lettre@lettre.de
SITE (en langue anglaise) :
www.lettre-ulysses-award.org


Annexe au communiqué de presse du 13 septembre

Finalistes du prix 2006

Bref résumé des ouvrages retenus

Karl-Markus Gauss, Die Hundeesser von Svinia, 2004 [Mangeurs de chien, voyage chez les Tziganes de Slovaquie, publié en France en 2006 par l’Esprit des Péninsules]
La Slovaquie, un des dix nouveaux états membres de l’Union Européenne, est un véritable paradis pour des investisseurs attirés par le bas niveau des salaries et des taxes. Elle compte aussi une minorité de 800,000 Tziganes ou Roms. Dans son livre Mangeurs de chien, voyage chez les Tziganes de Slovaquie l’écrivain autrichien Karl-Markus Gauss raconte les séjours qu’il a faits parmi les Tziganes slovaques de l’est du pays en 2001 et 2003. Il raconte leur histoire de population déplacée, persécutée et méprisée qui est aujourd’hui l’une des plus déshéritées d’Europe. Minorité que la population majoritaire ignore, ils vivent dans quelque 300 ghettos à la périphérie des villes ou à la campagne. Leur vie quotidienne est marquée par la perte de leur identité et de leurs repères et par la pauvreté. Le bidonville de Svinia semble hors du monde, hors du temps. C’est dans ces limbes que vivent les “mangeurs de chien”, la plus basse caste de leur société, les parias des Roms. 


Linda Grant, Royaume Uni, The people on the street. A writers View of Israel, Virago Press, Londres, 2006
L’écrivaine et journaliste britannique Linda Grant, juive laïque de la diaspora, a décidé, en 2003, d’aller à Tel Aviv où elle veut écrire un roman. Mais son voyage se révèle, en fait, l’occasion d’une exploration approfondie de l’identité juive et de sa relation à l’état d’Israël. The People on the Street. A Writer's View of Israel est un voyage au centre d’une société extraordinaire et problématique, que l’auteur vit au travers des mots et des vies des habitants du pays, de leurs archétypes et de leurs histoires, de leurs doutes et de leurs espérances. Linda Grant rencontre des soldats, encore adolescents, des colons nés en Tunisie, des scientifiques russes, des boutiquiers venus d’ Irak, des membres de kiboutz, des marchands ambulants, des écrivains, des chauffeurs de taxi, des cafetiers et de simples piétons. Elle nous livre ses observations sur un pays en crise, déterminé à défendre son existence et plongé dans un conflit dont les perspectives semblent être grosses de plus de tragédies que d’espoirs.


Juanita León, Colombie, País de Plomo. Crónicas de Guerra, Aguilar, 2005
Depuis 1948, la Colombie est un pays déchiré par la violence et la guerre civile. Un mouvement de guérilla formé par les "libéraux" et une organisation d’autodéfense paysanne, soutenue par le parti communiste, luttent contre l’oligarchie conservatrice et les militaires au pouvoir. Ce conflit a provoqué des centaines de millers de morts. Puis les cartels de la drogue et les formations paramilitaires sont entrés en scène, exécutant juges, hommes politiques, leaders syndicaux et militants des mouvements étudiants. Dans son livre, Pais de plomo. Cronicas de Guerra, la journaliste colombienne Juanita León décrit tous les aspects de ce drame : les souffrances de la population rurale, les ravages des escadrons de la mort, l’incompétence du gouvernement, le rôle de l’économie de la drogue et la perte progressive de tout sens de l’humanité. Il n’y a plus d’idéal. Les idéologies ne semblent plus jouer aucun rôle. Ayant en partage une même cruauté, une même absence de scrupules et une même rapacité, guérillas et paramilitaires se ressemblent de plus en plus. L’auteur a observé les protagonistes de tous les bords et rencontré des représentants de toutes les parties prenantes à cette guerre aux multiples fronts.


Li Datong, Chine, The Story of "Freezing Point", Guangxi Normal University Press, 2005
La fermeture de l’hebdomadaire chinois Freezing Point en janvier 2006 fut comme un coup de tonnerre dans le monde des médias culturels et politiques. En contraignant ce magazine à la fermeture, le gouvernement chinois tuait l’organe de presse le plus courageux du pays, qui avait porté l’espoir de tous ceux qui voulaient croire qu’y naissait enfin la liberté d’opinion. Freezing Point, supplément hebdomadaire de l’organe des Jeunesses Communistes, avait pour directeur et rédacteur en chef Li Datong. Empêché de travailler pendant cinq ans après le massacre de la place Tienanmen, celui-ci avait pu néanmoins prendre la tête de cette publication en 1995 à la faveur d’un climat dominé par l’esprit de marché et la libéralisation. Il en a fait un lieu où la vie quotidienne des chinois ordinaires trouvait à s’exprimer dans toute sa vitalité. Des reportages courageux et empreints d’une grande humanité ont montré une société sans loi, corrompue, où l’exploitation et la propagande des mass media contrôlés par le gouvernement donnait le ton. Etant devenue progressivement une des publications les plus populaires de Chine, Freezing Point était devenue aussi une publication de plus en plus gênante. Li Datong raconte l’histoire du conflit, de l’essor, du succès et de la chute. Décrivant cette tentative de transformation au sein du monde de la presse chinoise, il nous livre, comme au travers d’une loupe, une vision éclairante de la société chinoise.


Erik Orsenna, France, Voyage aux Pays du Coton. Petit Précis de Mondialisation, Fayard, Paris, 2006
En suivant les chemins du coton Erik Orsenna a visité bien des continents. Plantations du Mali et des Etats-Unis, laboratoires de recherche du Brésil, musées d’Egypte, lacs asséchés et steppes de l’Ouzbékistan et usines textiles de France et de Chine sont des lieux où l’on rencontre cette matière première qui a marqué l’histoire de peuples entiers et qui est, à ce jour, le gagne pain de centaines de millions de gens dans le monde. On trouve du coton dans les chemises et les chaussettes mais aussi dans les saucisses, les sauces, les films photographiques, les billets de banque, et même dans les huiles alimentaires. Dans son livre, Erik Orsenna dévoile les mécanismes de la mondialisation, décrit la compétition pour les parts de marché et la recherche effrénée de nouveaux produits et montre le conflit entre l’histoire et la modernisation, entre les sociétés multinationales et les économies traditionnelles et entre la rhétorique de l’ouverture des marchés et les pratiques de lobbying à l’échelle globale.


Manjushree Thapa, Népal, Forget Kathmandu: An Elegy for Democracy, Penguin Viking India, New Delhi, 2005
L’assassinat, en 2001, du roi du Népal dans son palais a ébranlé la légitimité de la dynastie népalaise régnante. A une démocratie parlementaire a succédé l’état d’urgence ; droits et libertés démocratiques ont été suspendus. La pauvreté de la population rurale en a fait un terreau fertile pour la guérilla maoïste qui contrôle aujourd’hui des régions entières du pays. Dans son livre, la romancière et journaliste népalaise Manjushree Thapa décrit le développement d’une société dont la beauté pittoresque dissimule la terrible pauvreté de la grande majorité de la population. Son reportage conduit le lecteur au travers des structures byzantines du pouvoir et l’entraîne jusqu’aux confins montagneux de l’Ouest de ce pays de l’Himalaya où de nombreux paysans ont cherché refuge devant la montée de la violence. Elle rencontre des gens ordinaires comme des membres de la guérilla maoïste dont elle tente d’élucider les motivations. L’oppression patriarcale dont elles sont l’objet de la part de la société comme de leur famille est l’une des raisons qui fait que tant de guérilleros sont en fait des jeunes femmes. Parmi tous ces décombres, l’auteur voit néanmoins naître les débuts d’une conscience démocratique.


Zhou Qing, Chine, "What Kind of God." A Survey on the Current Safety of China’s Food, Reportage Literature, 09/2004
La richesse de sa tradition culinaire montre à quel point, depuis quatre mille ans, en Chine, l’histoire du pays est inséparable de celle de sa nourriture. De leur capacité à nourrir leur population dépendait la réussite ou l’échec des gouvernants. Aujourd’hui, au pays du “mythe économique chinois” avec ses taux de croissance, ses gratte-ciels et ses succès sur le marché mondial, le thème de l’alimentation redevient d’une brûlante actualité. La production et la vente des produits alimentaires peuvent devenir une source de profits importants et, au royaume du manger et du boire, l’appât de gains rapides peut aussi conduire à l’abandon de tout scrupule. Le livre de Zhou Qing est le fruit de deux ans d’enquête et de recherche. Il a interrogé des fabricants de produits alimentaires et des restaurateurs, des propriétaires d’élevages piscicoles et des paysans, des commerçants, des médecins et des consommateurs. Les pilules contraceptives accélèrent la croissance dans les élevages piscicoles. Le DDT est utilisé comme conservateur. Les hormones présents dans l’alimentation animale provoquent des pubertés prématurées chez les enfants. Le sel est chimiquement enrichi. Les huiles industrielles sont transformées en huiles alimentaires. Un tiers des cancers peut être attribué aux poisons présents dans l’alimentation. Un peuple entier est en train se s’empoisonner.

First Press Release / Longlist

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"I don’t see the problem with literary reportage providing we get the noun and the adjective in the right order. Reportage as the noun and literary as the adjective. I think that literary reportage is a difficult art to practice because you are restricted to reality as you see it and what you can bring to it. "Isabel Hilton (jury member 2003, 2004, 2005 & 2006)